lundi 18 août 2008

Communauté rurale de Yamate, Patate, Tungurahua.

15 août 2008.

L’équipe est à présent au complet à Patate après l’arrivée de Nathalia et d’Anne-Sophie en direct de Quito, à l’issue d’une galère bussesque et ubuesque comme l’on ne vous en souhaite pas… ! Les deux « Annes » se dirigent en pick-up vers la communauté de Yamate, au-dessus de la ville, accompagné de Carmen Soria, la doctoresse en chef du centre de santé. Chemin cahoteux bordé de cultures maraîchères et d’arbres à tomates (mais qui n’en sont pas…).

Une dizaine de personnes nous attend déjà dans la salle communautaire. Quelques chaises pour s’asseoir et un mur pour coller le morceau de paper board indispensable aux dessins des appareils reproducteurs feront l’affaire. L’ambiance est détendue, l’assemblée rit et sourit. Nous proposons aux premiers venus de remplir les questionnaires qui nous serviront pour l’évaluation des interventions. Pour cette fois, un échantillon suffira. Une trentaine de personnes se joignent à nous au compte-goutte, nous pouvons commencer. Aucun problème pour la participation, chacun y va de son commentaire, sa remarque, et la déconstruction des idées reçues s’amorce. Oui, le préservatif est le seul moyen de se protéger du SIDA, non les méthodes naturelles ne sont pas fiables.
Seuls 28 cas de SIDA étant reportés dans la province du Tungurahua, nous nous basons sur les indications de Carmen Soria pour répondre au mieux aux besoins spécifiques des habitants du coin. Nous insistons particulièrement sur les infections vaginales et la nécessité pour chaque jeune femme d’un contrôle annuel auprès d’un gynécologue. Le frottis ne coûte qu’un dollar au centre de santé de Patate mais peu de femmes sont à jour. C’est pourtant le seul moyen de dépister la présence du Papilloma Virus dans l’utérus, responsable de 80% des cancers de l’utérus, facilement curables si décelés à temps. Le manque d’information et la peur du « ça fait mal » n’incitent pas les jeunes femmes à consulter régulièrement.
Après presque 2 heures passées en cette agréable compagnie, nous prenons congé et regagnons le pick-up plein à craquer pour redescendre en ville. Dans la voiture, la Doctora Soria nous donne ses impressions : les gens étaient très attentifs et intéressés par la charla. La méthodologie participative et les termes simples employés facilitent l’adhésion du public. Nous remarquerons en effet plus tard que lorsque nous demandons à une spécialiste d’intervenir, les termes scientifiques donnent de la crédibilité mais compliquent le discours. Rendez vous est pris pour demain, jour de fête du canton, pour trois charlas supplémentaires.
Anne-Sophie Bouru.

Aucun commentaire:

Vous touverez dans ce blog les récits des interventions d'éducation sexuelle, de prévention du Sida et des grossesses précoces réalisées en Equateur par prevenSud au cours de la mise en place d'un réseau d'éducation sexuelle.