mardi 30 septembre 2008

Fondation Sol de Primavera, El placer Bajo, Quito centre, Pichincha.

Samedi 27 septembre.



De bonne heure et de bonne humeur, Nesrine et moi nous sommes rendues ce samedi matin à la fondation Suisso-équatorienne Sol de Primavera pour y réaliser une intervention étendue d'une journée destinée aux animateurs et aux éducateurs de ce centre socio-éducatif. Encore une fois, on aurait du s'écouter quand le réveil a sonné à 6h00, et rester au lit une heure de plus car l'intervention prévue initialement à 8h00 a débuté à 9h45... Sauf que nous on était là à l'heure! Pas grave, il faisait beau et la vue sur le vieux Quito était magnifique...


Vite pardonnés, les 15 éducateurs présents nous ont accueillis avec un plateau de petits fours sucrés réalisés la veille par les jeunes participants de l'atelier de boulangerie patisserie de la fondation.


Ce qui commençait plutôt bien s'est poursuivi en beauté puisque le groupe s'est avéré très dynamique et participatif. Le programme de formation a été respecté et c'est autour de débats très instructifs que nous avons abordé les thèmes maintenant classiques à maîtriser pour pouvoir aborder en toute liberté les questions de sexualité avec les jeunes bénéficiant des programmes de la fondation.



Foisonants de questions auxquelles nous avons répondu les unes après les autres, les participants nous ont gratifié de mises en scènes inédites et très réussies sur les contraceptifs là où on leur demandait une simple présentation à l'oral! S'aidant pour l'occasion d'un pénis et d'un vagin vibrant en plastique, résidus d'ateliers sur l'éducation sexuelle!



D'un communa accord avec Nesrine, nous avons décidé de supprimer les jeux de rôle de fin de programme de formation, dans la mesure où leurs performances spontannées se sont avérées aussi, voir plus riches que les situations utilisées pour susciter la mobilisation des connaissances.


Encore une fois, on aura bien travaillé, et beaucoup rigolé!

Laureline Collet.

lundi 29 septembre 2008

Resultats de l'enquête/questionnaires.

Vendredi 26 septembre .

Chers lecteurs, amis et collaborateurs, l'heure est grave... Je profite du 100ème message posté sur ce blog pour vous annoncer une bonne nouvelle. Ce vendredi, journée nationale de prévention des grossesses adolescentes, Anne-Sophie, chargée de la création et de la mise en place du dispositif de suivi et d'évaluation du projet, nous a annoncé les résultats de l'enquête réalisée grâce aux questionnaires distribués avant et après chacune de nos interventions. Chaque fois que vous avez lu le doux mot de "questionnaire" dans les articles de ce blog, il s'agissait en fait d'un des outils de notre dispositif de suivi. Rempli avant nos interventions par tous les participants savant lire et écrire, celui-ci était destiné à évaluer le niveau des connaissances de notre public en matière de sexualité. Rebelote après la charla, avec cette fois-ci pour objectif de calculer l'augmentation des connaissances liées à tous les thèmes abordés durant les deux heures de l'atelier.


Après encodage et saisie par Nesrine, Anna, Anne-Laure et Anne-Sophie des 3000 questionnaires exploitables (toutes questions répondues, écriture lisible...) sous un logiciel de traitement statistique, nous obtenons les résultats suivants:

-13o interventions réalisées dans 3 provinces
-7 séances de formation de personnes relais dans 3 provinces
-4165 personnes ayant assisté aux interventions dont:
  • 50% d'hommes et 50% de femmes,
  • 63% entre 14 et 18 ans (notre coeur de cible)
  • Avant intervention: 52% de bonnes réponses au questionnaire
  • Après intervention: 84% de bonnes réponses au questionnaire!!!
  • Et attention, le meilleur, 80% des personnes ayant assité aux interventions déclarent y avoir apris beaucoup, et 91% du public total pense que les informations diffusées durant la charla sont TRES UTILES!!

Alors on a bien le droit de fêter ça!

Laureline Collet.

Colegio Amazonas, Quito Sur, Pichincha.

Jeudi 25 septembre.

En cette veille de la journée nationale équatorienne de prévention des grossesses adolescentes, nous avions rendez-vous au collège Amazonas, situé à la Villaflora, quartier populaire du sud de Quito. Ce collège public expérimental reçoit 1000 élèves le matin, et 1000 autres l'après-midi. Il y a quelques semaines, j'avais rencontré le directeur, et celui-ci avait insisté pour que je rencontre Suzanna, la doctoresse présente tous les après-midi au collège, laquelle a participé, il y a 10 ans, à la mise en place d'un programme d'éducation sexuelle appliqué dans plusieurs établissements expérimentaux de la province de Pichincha, dont le collège Amazonas. Celui-ci, aux objectifs et à l'orientation très proches de notre idéologie de travail, consiste en plusieurs ateliers de reflexion autours de thèmes liés à la sexualité, ainsi qu'en des conférences semanales dispensées aux 420 élèves de tercero (équivalent de nos classes de troisième) à partir du mois de décembre, et jusqu'à la fin de l'année scolaire.


Responsable de la mise en place de ce programme à l'Amazonas, Suzanna s'était alors montrée totalement enthousiasmée par notre proposition de réaliser des interventions auprès de toutes les classes de tercero, et nous demanda même de réaliser des affiches sur les contraceptifs et la grossesse précoce afin de sensibiliser les élèves à ces thématiques. Nathalia, grâce à ses talents de graphiste, a réalisé des posters didactiques et attractifs que nous avons apportés au collège une semaine avant notre intervention, et nous avons eu le plaisir en arrivant aujourd'hui dans l'établissement de voir bon nombre d'élèves litéralement collés à la vitrine où ils étaient exposées, cahier à la main pour prendre des notes...! Il vous suffit de cliquer sur l'image pour l'agrandir. Allez, on pratique un peu son espagnol!


Nous sommes donc intervenues en terrain particulièrement favorable auprès des 8 classes de tercero, le tout en une après-midi s'il vous plaît! Forcément, au bout de 130 interventions et plus de 4000 personnes vues en trois mois, l'équipe est parfaitement rodée, et travailler en proportion industrielle ne nous fait pas peur! Heureusement, car faire rentrer 4 classes de 50 élèves en même temps dans l'auditorium du collège pour le visionnage du DVD pédagogique, ça a quand même de quoi faire frémir les timides...

Les bonnes conditions matérielles (écran et son amplifié + micro pour éviter de s'égosiller...) permettaient à tout le monde (même les turbulents du fond) de profiter de ce support des plus appréciés par les jeunes. Nous avons également réalisé les questionnaires prévios à la charla avant de nous séparer en plusieurs groupes: une formatrice par classe.

La deuxième tournée de questionnaires et diffusion du DVD pédagogique s'est déroulée de la même façon, sans encombres, et c'est sur les rotules que nous avons quitté le collège, à la nuit tombée! Les 8 interventions réalisées ce jour au collège Amazonas, outre nous apporter une première expérience de travail auprès d'un public scolaire dans la province de Pichincha, nous auront également permis d'atteindre l'objectif des 4000 personnes que nous nous étions fixé lors de la plannification du projet (voir article suivant sur les résultat). Ne reste plus qu'à saisir les 840 questionnaires récoltés cet après-midi...

Laureline Collet.

mercredi 24 septembre 2008

Recrutement du personnel pour le réseau.

Samedi 20 septembre.

Comme prévu depuis belle lurette, l'autonomisation progressive du projet Education sexuelle en Equateur est en marche. Les dernières initiatives réalisées dans cette optique sont bien simples: nous sommes en train de faire les démarche pour la création d'une fondation de droit équatorien, laquelle hébergera l'intégralité du projet, et avons recruté du personnel local afin de prendre le relais de la majorité de l'équipe française, sur le point de rejoindre ses pénates.


Après avoir reçu mercredi 17 septembre la démission de Janeth, qui occupait jusqu'alors le poste de coordinatrice générale à mi-temps, nous avons relancé la recherche au sein de notre réseau associatif afin de trouver une nouvelle candidate, ce qui est à présent chose faite. Adriana, la nouvelle recrue, prendra ses fonctions le 6 octobre. Elle gèrera l'interface avec les structures et les acteurs partenaires du réseau, la coordination avec son jeune assistant, le personnel que nous contraterons par la suite pour la mise en place du restaurant ainsi que toute l'administration du réseau. Elle sera également ponctuellement chargée de rédiger des micro-projets rentrant dans l'objet général de la fondation.



Patricio, jeune quiteñien de 20 ans ayant participé l'année dernière aux ateliers réalisés à la Fondation Domingo Savio de Don Bosco (avec laquelle le Collectif Artishow a tenté de mettre en place un échange épistolaire via Internet durant l'année scolaire 2007-2008), et au tournage du DVD pédagogique, a été engagé comme assistant-coordinateur. Il prendra ses fonctions le 1er octobre 2008. Choisir ce jeune homme issu d'un millieu très modeste pour un poste à responsabilités est un parti pris totalement assumé par l'association. En effet, nous considérons comme un atout de compter sur une équipe mixte, que ce soit au niveau des sexes, de l'âge ou de l'origine sociale, même si cela induit de devoir pour cela investir plus de temps et d'énergie dans la formation.



Il est bien évident que personne n'est prêt à assumer l'intégralité de ses fonctions à un si jeune âge, mais aux âmes bien nées, la valeur n'attend pas le nombre des années! Patricio devra pour cela suivre des formations à différents niveaux: connaissances générales sur la pédagogie et l'éducation sexuelle, gestion courante (redaction de rapports internes et externes, tenue de listings et de documents de suivi), management d'équipe, interface avec les personne relais, déplacements dans les provinces, communication... Nous mettrons à profit la première semaine d'octobre pour débuter ce long travail, lequel a déjà été entamé samedi avec une longue et fructueuse première charla réalisée avec succès par Patricio devant Anne-Laure, Anne-Sophie et moi!


Laureline Collet.

lundi 22 septembre 2008

Colegio Cutuglagua, Quito Sur, Pichincha.

Jeudi 18 septembre.

Se rendre au Colegio Cutuglagua, situé au sud de Quito, ressemble fort à une expédition. Loin de nous déposer devant l’établissement comme prévu, le bus indiqué par nos informateurs nous laisse sur la Panaméricaine et le chauffeur nous dit de marcher tout droit… Au bout d’une demi heure et après avoir croisé moult chiens et chats écrasés, nous atteignons enfin le collège…en retard ! Les élèves sont déjà en cours, l’établissement est plongé dans un silence total. Quelle différence avec les lycées d’El Carmen, où les jeunes se promènent dans les couloirs ou dans la cours pendant que les professeurs s’égosillent ! Ici, on a enfin l’impression qu’ils travaillent…

La rectrice, un peu surprise de nous voir arriver à l’heure équatorienne, demande aux professeurs de laisser sortir les élèves qui se répartissent dans trois salles. Chacune des intervenantes, Nesrine, Anne-Laure et Anna, prend en charge un groupe d’environ 45 élèves de 15 à 18 ans. Ceux-ci expriment un grand intérêt pour notre charla, et posent des questions qui nous font entrer en profondeur dans les thématiques traitées. A la fin de la conférence, une jeune fille confie que sa mère s’est séparée de son père car elle n’avait pas de satisfaction sexuelle et demande pourquoi certaines femmes sont insatisfaites. Peut-être parce que la communication ne se fait pas au sein de couple ? Elle demande également si l’absence de plaisir peut mener au désamour… Autant de questions qui dépassent les thèmes habituellement traités pendant nos ateliers, mais auxquelles il est bon de répondre lorsqu’elles sont formulées personnellement par des jeunes.

Après les charlas, la rectrice nous invite à manger du cebiche de pollo (poulet mariné dans une sauce à base de tomate et d’oignons) dans la cafétéria un peu chic du lycée. Très impressionnée par notre projet, elle nous invite à revenir pour travailler avec les élèves plus jeunes, car, faute de matériel, nous n’avons rencontré que ceux des classes les plus hautes.
Anna Postel.

mardi 16 septembre 2008

Formation des volontaires de la Croix-Rouge de Machachi, Pichincha.

Samedi 13 septembre 2008.

Le 13 septembre nous sommes conviées à Machachi, petite ville située au sud de Quito, pour donner une formation aux volontaires de la Croix Rouge. Patricio Noroña, le médecin de la Croix Rouge que nous avions rencontré la semaine dernière a Quito, a organisé cette séance afin de compléter les connaissances de ses volontaires en matière de santé sexuelle et reproductive. Celle-ci nous permettra également de repérer des personnes qui pourraient être promoteurs au sein de notre réseau.


La journée commence bien tôt pour les formatrices ; levé à 5h30, et une heure de bus pour nous rendre jusqu’à Machachi. La formation débute vers 9h, avec une vingtaine de personnes divisées en deux groupes. A en croire les questionnaires distribués en début de formation, les participants cherchent à augmenter leurs connaissances sur les méthodes contraceptives afin de pouvoir les diffuser dans leur entourage et conscientiser celui-ci. En effet, ils pensent que la non-utilisation des moyens de contraception découle principalement du manque de connaissances sur le sujet, mais aussi de la honte d’utiliser des contraceptifs et de la crainte du regard des autres...




Comme à la formation d'El Carmen, nous commençons la séance par un rappel des définitions de certains termes liés à la sexualité, avant de développer les différentes méthodes contraceptives. Les participants du groupe animé par Laureline et Anna impressionnent par leur connaissance du sujet et la pertinence des définitions qu’ils formulent pour les termes comme sexualité, genre, sexe etc. Cependant, les deux groupes – pourtant déterminés au hasard - semblent hétérogènes car Nesrine et Nathalia notent un degré de connaissance un peu moindre dans leur groupe. De même, les participants y sont moins dynamiques.




Pour remédier à cela, et parce que certains volontaires doivent nous quitter avant la fin, nous décidons de réunir tout le monde dans la même salle pour la deuxième partie de la formation. Nous passons assez rapidement sur le Sida car les membres de la Croix Rouge ont une assez bonne connaissance de la maladie, ainsi que de ses modes de transmission, et nous terminons par les jeux de rôles qui font réfléchir sur la pédagogie de l’éducation sexuelle. Les improvisations réalisés par les participants nous font hurler de rire ou nous émeuvent jusqu’aux larmes, notamment la scène de la mère qui, au moment où elle apprend que la petite amie de son fils est enceinte, prend conscience du manque de communication qui existait entre elle et lui. Regrettant de ne pas avoir parlé de sexualité plus tôt avec le jeune homme, elle décide d’être plus ouverte avec sa petite sœur. Cette représentation révèle une fois de plus à quel point le thème de la sexualité est tabou au sein de la famille. Nous espérons que les personnes formées aujourd’hui réussiront à diffuser l’information autour d’eux et surtout à pousser les parents à en parler à leur progéniture.


A la fin de la journée, trois jeunes hommes se proposent pour devenir personnes relais et suivre la formation déjà organisée avec le personnel de la fondation « Honrar la Vida » à Pisuli (Nord de Quito) le 27 septembre. Une fort bonne nouvelle.

Anna Postel.
Vous touverez dans ce blog les récits des interventions d'éducation sexuelle, de prévention du Sida et des grossesses précoces réalisées en Equateur par prevenSud au cours de la mise en place d'un réseau d'éducation sexuelle.