Retour à El Carmen pour notre équipe d´Equatrotteuses. Il fait - un peu - moins chaud que la première fois, ce qui est plutôt une bonne nouvelle, mais la ville est toujours aussi bruyante et polluée. Heureusement, les habitants que nous avions rencontrés précédemment nous réservent un accueil chaleureux. Cette fois, Jorge Tapia, le médecin coordinateur, nous conduit au Colegio Municipal Hugo Cruz où étudient environ 900 élèves de 10 à 19 ans. Cet établissement a ceci d´original que les professeurs changent de couleur de chemise chaque jour, ce qui rompt avec l´uniforme des élève et nous fait beaucoup rire. Au rythme de deux charlas par jour et par personne nous comptons rencontrer tout l´établissement en trois jours, le 19, 20 et 21 août.
Nous commençons le mardi 19, jour de la chemise verte, par les plus petits, des enfants de 10 à 12 ans qui savent à peine comment on fait les bébés. Les classes sont grandes et les élèves ne parviennent pas à rester concentrés plus d´une demi heure, il nous faut donc adapter notre discours en nous focalisant sur les réponses à leurs questions: A-t-on mal la première fois? Une femme peut-elle tomber enceinte lors de la première relation? La sirène annonçant la récré sonne trop vite et nous sommes obligées d´abréger pour laisser sortir les enfants surexcités. Pendant la recrée, ils s´aglutinent autour de nous pour nous demander plus de préservatifs: "Regalame un condon" ne cessent-ils de répéter. Et les profs s´y mettent aussi, ce qui est plutôt amusant...
Le lendemain et surlendemain, heureusement, nous nous adressons à des adolescents et non plus à des enfants. Les classes supérieures montrent davantage d´intérêt pour le sujet. Ainsi, les groupes à partir du decimo curso (équivalent 4ème/3ème) posent des questions pertinentes qui nous poussent à faire durer l´intervention plus que le temps imparti. Dommage qu´il y ait parfois un professeur pour tenter de nous décrédibiliser en affirmant, par exemple, qu´il existe un médicament qui permet de guérir du sida, mais que pour les femmes. Au moins le doute est levé pour lui aussi...
En outre, le recteur nous accueille avec une gentillesse toute relative: nous sommant de ne faire durer notre intervention que quarante minutes, il nous enjoint de partir si nous n´acceptons pas ces conditions. Heureusement l´infirmière nous tire de ce mauvais pas et nous tombons d´accord sur 1h20, ce qui est encore trop court mais faisable. Avec deux interventions par jour et par personne de l´équipe, nous rencontrons toutes les classes de l´établissement en trois jours - sauf une que l´infirmière avait oubliée où nous intervenons le vendredi 22 août. Cadence d´autant plus soutenue que nos heures de l´après-midi sont consacrées au traitement des questionnaires que nous distribuons au début et à la fin de chaque intervention...
Anna Postel.
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