jeudi 30 août 2007

Et vogue la galère... technique!


Rendez-vous à 8h30 ce matin au siège de "Audiovisuales Don Bosco" (avenida 12 de Octubre, Quito) pour débuter le montage des rushs, les bandes vidéo réalisées durant le tournage samedi et dimanche... Prends ton mal en patience, le monteur, prévenu à 11h00 du matin par adb, fera tout son possible pour ne pas perdre plus de temps! Nous avions pourtant réservé un monteur ainsi qu'une salle de montage directement auprès du directeur de l'entreprise, quelques jours auparavant, tout en stipulant que nous avions besoin que le DVD soit terminé dans la journée.

Après avoir redémarré les ordinateurs (ben oui, Windows, ça plante souvent!) et réglé plusieurs problèmes liés au matériel disponible sur place, on commence enfin le travail vers midi. On sélectionne d'abord les rushs qui nous intéressent dans toutes les scènes qui ont été tournées (en moyenne trois prises par scène), puis on note à quel moment de la pellicule ils se trouvent grâce au "time code", le compteur qui défile sur la bande. Un peu de musique, quelques effets visuels pour que les transitions d'une scénette à l'autre soient plus douces, un titre et le logo de l'association, un beau générique, plein de couleurs... il nous aura fallu plus de deux jours de travail pour obtenir ce que l'on voulait!


Outre la mauvaise organisation flagrante régnant au sein de cette entreprise, le responsable du département vidéo semble mettre une mauvaise volonté toute particulière à travailler avec nous. Qu'importe, étant donné le nombre de fois où l'on a travaillé avec eux, les sommes astronomiques qu'on leur a laissées en copies de DVD, et la qualité plus que médiocre du service reçu, on négocie un rabais de 25% du prix total de la location de matériel, caméraman, montage et copies des DVD.

Nous nous rendons donc ce mercredi après-midi au centre Domingo Savio de la fondation Don Bosco (même nom, mais pas de connection directe) afin de montrer en exclusivité aux apprentis le travail de leurs collègues! Malgré la joie des jeunes et leurs commentaires amusés sur le jeux de leurs camarades, la qualité sonore du DVD est très mauvaise. Nous irons donc régler ça avec le monteur le lendamain. Cela n'enlève rien aux félicitations que nous recevons de la part des jeunes, et aux compliments émus de nos trois jeunes acteurs! Nous profitons de notre visite au centre pour offrir une mallette pédagogique à Patricio, notre médecin en chef du DVD, car il a manifesté à plusieurs reprises sa joie de pouvoir à présent se rendre utile au sein de sa communauté, en diffusant au plus grand nombre des informations liées à la sexualité et aux risques qui y sont liés. Celui-ci est très touché de la confiance que nous lui portons, sans aucune crainte de notre part! Don Ramiro, le responsable du centre, lui propose de l'aider à se créer une adresse email, afin que nous puissions rester en contact et qu'il puisse nous faire part de ses questions, doutes ou expériences dans sa future carrière de "messager de la contraception".

Des commentaires sur le vif après le visionnage du film ressortira qu'il est beaucoup mieux que ceux que nous leur avions montrés durant la charla (films américain des années 80... traduits en espagnol d'espagne), beaucoup plus clair et aussi plus rigolo!! Ils ne pouvaient pas trouver mieux comme compliment!

De retour à la Casa Bambu, nous visionnons de nouveau le DVD, et là, surprise, le son est bien meilleur, même si quelques passages sonores restent un peu fouillis. La qualité est suffisante pour que le film soit duppliqué et distribué à toutes les structures dans lesquelles nous avons travaillé, ainsi qu'à toutes les personnes à qui nous avons laissé des mallettes pédagogique. OUF!

Deuxième jour de tournage

Réveil très dur à 7h00 du matin pour préparer un petit dej' de champions à nos acteurs en herbe. Ceux qui n'ont pas dormi sur place arriveront vers 9h00, et le cameraman vers 10h00.


On reprend le travail où on l'avait laissé la veille, à savoir à l'écriture des deux dernières scènes qui restent à tourner: l'histoire d'un jeune couple sur le point d'avoir un rapport sexuel, et celle d'un autre couple en consultation de plannification familiale chez le médecin. Les challenges du jour seront les suivants: faire jouer un couple amoureux à deux adolescents qui ne se connaissent pas, tourner une scène de nuit en plein jour, créer un cabinet médical qui ait l'air réel dans notre dortoir, faire apprendre à Patricio (qui jouera le médecin) une somme d'informations équivalente à celle diffusée en charla, créer de toutes pièces une femme enceinte et une moustache plausible sur un gars de 16 ans sans poils, finir avant 18h00, et enfin, le plus dur, faire le tout dans la joie et la bonne humeur!!!



Finalement, John et Steffany, nos amoureux de service, se sont vite accommodés de leurs rôles respectifs... En occultant la fenêtre avec les tableaux du ministère du tourisme équatorien et quelques couvertures, on arrive à faire un noir à peu près crédible. La première scénette est tournée dans la matinée par une partie de l'équipe tandis que la deuxième s'occupe des dialogues et de la mise en scène de la suivante.


Notre cabinet médical est crée en fin de matinée dans un coin de la chambre, après avoir déménagé tous les lits et récupéré des flacons et des boîtes de médicaments dans toutes les trousses de toilette. Mais il est plus vrai que nature, non?


On commencera le tournage après la pause déjeuner (dur dur la digestion! Frait bien une sieste, moi!) pour ne l'achever que vers 18h00. Patricio a un peu de mal avec le texte, normal, nous on a mis plusieurs mois à ingérer les connaissances, se les approprier de façon à pouvoir les diffuser de façon naturelle... Alors on ne lui en veut pas du tout. Il est tellement crédible en médecin que ça compense le reste.



Il faut dire que ses deux compagnons de jeux ne sont pas mal non plus: Lesly, affublée d'un ventre de pacotille fait d'un préservatif usagé (usé par les charlas s'entend!) gonflé et de deux paires de chaussettes dans le soutien-gorge, et Luis avec sa vraie-fausse moustache lui donnent la pareille avec brillo.






On terminera cette journée par une rapide interview des jeunes acteurs, afin d'avoir une trace visuelle de ce qu'aura représenté pour eux cette expérience, inoubliable selon leurs dires. Il faut dire qu'ils ont des raisons d'êtres fiers étant donné le travail qu'ils ont abattu sur ces deux jours, et l'entrain avec lequel ils l'ont fait.



Malgré la fatigue générale, on se fera un véritable plaisir de les inviter à manger un énorme hamburger dans le centre-ville, puis à aller danser un peu dans un bar branché, ce qui finira en beauté ce très sympatique week-end, et achèvera de le graver pour toujours dans leurs mémoires.

mercredi 29 août 2007

Tournage du film, première journée!!

Après plusieurs jours de travail en amont afin que tout soit fin prêt pour ce week-end, nous voici réunis à la casa Bambu, notre hôtel de Quito, pour procéder au tournage de la vidéo pédagogique.

Voici un petit récapitulatif... Vous vous souvenez de notre dernière séance au centre d'apprentis Domingo Savio de Don Bosco, le 24 juillet? Et bien nous avions fait travailler les jeunes autour des situations de la vie quotidienne qui leur parraissaient les plus représentatives et les plus efficaces pour aborder les problèmes liés à la sexualité auxquels peuvent être confrontés les jeunes équatoriens. Il en était sorti plusieurs scénettes que nous avions précieusement gardées en mémoire pour les en ressortir au moment voulu... c'est à dire maintenant!!


Anne-Laure est allée chercher vendredi soir John, Patricio et Luis, les trois garçons de Don Bosco qui s'étaient portés volontaires pour participer au film pour les ramener sur place. Habitant tous dans des communautés éloignées de Quito, il était plus simple pour eux de leur offrir l'hébergement sur place pour les deux jours de tournage. Cela nous permettait de les avoir sous la main pour travailler, mais aussi d'être sûres qu'ils seraient à l'heure le matin!! Cependant, nous n'avons eu aucun problème du genre à déplorer tant ils ont pris leur rôle au sérieux. D'aucuns pourraient en tirer des leçons...



Nous avons donc commencé le travail le samedi matin à 9h avec l'écriture des dialogues des deux premières scénettes. Le cameraman, Juan Fernando, est arrivé à dix heures pétantes et une moitié de l'équipe est restée à la Casa Bambu pour terminer les dialogues tandis que l'autre est descendue tourner la première scène en bas de la rue, dans la pharmacie du Docteur Bobo... Le pharmacien, monsieur Apolo, avait gentillement accepté de nous laisser tourner dans son officine.



Et en avant la musique: installation du matériel, problèmes techniques de batteries de la caméra qui tombent à plat après à peine 10 minutes de tournage (et oui Audiovisuales Don Bosco, si on ne met pas les batteries à charger, ben elles restent vides!!! Aussi fou que cela puisse parraître), du taxi garé en plein devant la pharmacie, et dont on a mis 20 minutes à trouver le propriétaire, supporters notoires d'un repoussant candidat à l'assemblée qui chargaient du matériel et des centaines de ballons de baudruche dans une camionette en prenant tout leur temps...Bref, après une bonne heure, on a enfin pu commencer. Luis et Patricio, les acteurs réclament un "taco" (un p'tit coup à boire siouplait m'dame!) pour se mettre dans l'ambiance du tournage ("Pas question les mômes, zètes là pour TRAVAILLER!!")... et faire tomber le trac qui commence à les gagner sérieusement. Relax les gars, si vous vous trompez, on recommence et c'est pas grave!










Plus de peur que de mal finalement, une fois les premières prises passées, tout le monde se détend et ça marche comme sur des roulettes. Les acteurs nous offrent même des improvisations et une interprétation très personnelle de leurs rôle, et ça tombe bien parce que c'est exactement ce que l'on voulait!




Après un almuerzo avec l`équipe au grand complet dans une cantine du coin, on se remet au travail avec le tournage de la deuxième scène, cette fois dans une des cuisines de la Casa Bambu, tandis que l'autre équipe prépare les dialogues de la scénette suivante.



Lesly, formée à Pisuli, et Steffany, nièce d'une des employées de Nuevos Horizontes, nos deux actrices, assurent comme des professionnelles et le tournage est très rapide.






On enchaîne donc vite sur notre dernière scénette de la journée, qui aura lieu quant à elle en extérieur. Deux amis prennent un verre en regardant passer les filles... A peine tous installés sur une des terrasses de la Casa, il se met à pleuvoir, et pas qu'un peu! Un vrai orage à la quiteñienne!



On décide donc que nos petits gars iront boire leur verre entre amis en intérieur, dans un bar que nous devons à présent créer de toutes pièces dans un des recoins de la Casa Bambu.




Challenge relevé, et mission accomplie! On colonise un petit couloir sous véranda, pique des meubles dans les chambres de l'hôtel qui ne sont pas occupées, des accessoires dans le salon et un peu partout dans la maison, des bouteilles dans le frigo communautaire (Zavez déjà vu un bar sans bouteilles, vous? Promis on les rendra intactes!!) et après quelques heures de travail, la scène est en boîte. Patricio et John, nos deux acteurs, s'en sont encore une fois très bien sortis.


On fini la journée vers 19h, tous complètement morts de fatigue a l'idée de remettre ça le lendemain... Comment ça faut encore faire la cuisine pour nourrir tout ce petit monde?!

Fin de la formation des personnes relais à Pisuli

Communauté indigène de Chaupiloma

Jeudi 23 août.

Le rendez-vous est fixé à 17h, nous partons donc un peu avant 15h de Quito en prévision des 2h de bus qui nous emmènent vers le nord le long de la Cordillère, jusqu'à la communauté de Chaupiloma.

Nous nous étions souvent rendues dans cette région début juillet, oú vit à flanc de montagne une dizaine de communautés indigènes, ayant chacune leurs propres territoire et organisation (souvent une église et une garderie/salle communale). Depuis peu, des efforts de coordination sont faits entre les communautés, naissent des coopératives agricoles et de micro crédits qui leur permettent d’obtenir des prêts pour le développement des exploitations, et de constituer des stocks suffisants pour une commercialisation plus intéressante vers un milieu urbain.


Le bus nous abandonne sur la Panaméricaine, au pied de la montagne à grimper avant d’atteindre, une bonne demi-heure plus tard, la salle communale de Chaupiloma. Là, surprise, nous attendait déjà sagement assise la centaine de personnes qui constituait ce soir-là notre public. D’habitude, les interventions dans les communautés commencent au minimum 1h30 après l’heure initialement prévue, c’est bien sûr l’unique raison pour laquelle nous n’avons pas monté la côte en courrant ! Pour une fois, les retardataires, c’était nous... enfin presque, puisqu’à 17h30 restait encore à installer la télé et le lecteur de DVD, mais pas sa télécommande. Improvisation : un grand châle noir plié en 4 a permis de cacher l’écran le temps que défilent les 2 films précédant notre cher « De dónde vienen los niños », sans ça la déconcentration était assurée !


Nos impressions de la charla furent globalement positives. Principale remarque : les femmes de Chaupiloma paraissent moins introverties que dans les autres communautés où nous avons pu travailler. Au premier rang, quelques jeunes femmes nous ont semblé mieux informées sur le fonctionnement de leur corps que la grande majorité des indigènes. Ce sont elles qui répondaient à nos questions à chaque fois que le mutisme de l’auditoire devenait trop pesant.


La timidité est caractéristique de ces populations, sauf que d’habitude ce sont les hommes qui finissent par parler alors que les femmes se cachent le bas du visage derrière leur châle et sous leur chapeau… . Au centre, une poignée d’adolescentes toutes ouïes et les yeux pleins d’interrogations, avec lesquelles un échange de regard suffisait pour comprendre que c’est en s’approchant un peu que l’on pourra obtenir enfin, soufflé dans l’oreille, une question franche et directe. Comme quoi, de génération en génération, avec le temps va…



Après 2h de charla, voilà venue l’heure de redescendre la montagne non pas à cheval mais bien à pied, et de nuit cette fois. Une véritable expédition entre chiens montrant leurs crocs, cochons, veaux, vaches, couvées et cochons d’Inde, le tout imprégné de la forêt d’eucalyptus environnante, d’abord sur un chemin de terre puis jusqu’en bas par un joli sentier empierré. Malgré ce terrain propice aux foulures, nous sommes montées dans le bus saines et sauves, preuve que vos trois barbies campagne ne manquent pas de ressources !

Vous touverez dans ce blog les récits des interventions d'éducation sexuelle, de prévention du Sida et des grossesses précoces réalisées en Equateur par prevenSud au cours de la mise en place d'un réseau d'éducation sexuelle.