vendredi 15 août 2008

Commuauté rurale de Loma Grande, Canton Patate, Tungurahua.

Mardi 12 août.

L´équipe se trouve à présent dans le village de Patate, perdu entre quelques montagnes et un volcan, le Tungurahua. Du 12 au 18 août nous allons rayonner dans le canton pour intervenir dans les communautés d´agriculteurs perchées sur les versants alentours.



Mardi 12 trois membres de l´équipe ont rendez-vous à Loma Grande, une communauté située à trois quart d´heure de Patate. Autant dire que les habitants sont plutôt éloignés du centre de santé auquel ils sont rattachés puisqu´ils ne descendent au village que les jours de marché. La doctoresse qui assure la coordination entre notre équipe et les communautés leur rend des visites mensuelles, ce qui permet un certain suivi médical. Cependant, les connaissances liées à la sexualité sont fragmentaire et notre présence est très bien accueillie par les leaders du village.

Après une montée chaotique en camionnette, voici Anne-Laure, Nesrine et Anna qui arrivent à la tombée de la nuit à Loma Grande. Toute la communauté nous attend à l´extérieur de la salle communale et nous reçoit chaleureusement malgré notre léger retard -- qui n´est du qu'à notre adaptation à "l´heure équatorienne"! Notre public est composé à 80 pourcents de femmes; ce sont elles qui prennent la parole, qui rient le plus fort alors que les hommes restent silencieux. Il parait étrange que, dans une société aussi machiste que les communautés rurales équatoriennes, les leaders soit des femmes. Mais on nous a expliqué que la proximité du volcan y était pour quelque chose: ce sont les femmes qui, en cas d´éruption, organisent l´évacuation du village car ce sont elles qui restent au foyer tandis que les hommes partent travailler à l´extérieur. Je vous avouerai que l´explication ne nous a convaincues qu´à moitié, mais le fait est que les femmes ont nettement plus d´espace de parole à Loma Grande que dans d´autres communautés.


Notre intervention dans la salle communale se passe sans anicroches; un paperboard en guise de tableau, nous dessinons les appareils reproducteurs féminin et masculin et expliquons la fécondation, que la plupart des participants connaissent, bien sûr, sans toujours en distinguer les détails. Ce sont les jeunes qui interviennent le plus et l´anatomie humaine n´a pas grand secret pour eux. La première partie de la charla ayant délié les langues, le public participe davantage et nous sommes surprises de voir qu´une femme vient nous aider pour la démonstration du préservatif masculin. Nous avons droit à des rires gênés de la part de ceux qui refusent de toucher le bout de latex -- des hommes surtout!-- mais finalement tous acceptent les préservatifs que nous leur offrons à la fin de l´intervention. Celle-ci n´aura duré qu´une heure au vu de l´état de fatigue des participants ayant travaillé aux champs depuis le petit matin, mais cela aura suffi pour créer un lien, et pour que les femmes nous demandent quand nous revenons. Malheureusement, notre emploi du temps ne nous le permet pas, ce qui est dommage car un travail approfondi aurait sans aucun doute été très intéressant.

Anna Postel.

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Vous touverez dans ce blog les récits des interventions d'éducation sexuelle, de prévention du Sida et des grossesses précoces réalisées en Equateur par prevenSud au cours de la mise en place d'un réseau d'éducation sexuelle.