Petit établissement situé à trois cuadras, ou trois rues, de notre hotel, le Colegio Cotopaxi, du nom du plus haut volcan de l´Equateur, nous accueille le vendredi 29 août 2008. Notre petite équipe de trois (Anne-Sophie, Nesrine et Anna) est reçue par le recteur qui, convaincu par le travail effectué l´an passé dans son lycée, nous accorde toute son attention. Cependant, baissant tout à coup la voix, il nous informe que deux des jeunes filles de Sexto curso (équivalent de la Terminale) sont enceintes, et nous demande d´éviter de les stigmatiser au cours de notre intervention...
lundi 25 août 2008
Colegio Cotopaxi, El Carmen, Manabi.
Petit établissement situé à trois cuadras, ou trois rues, de notre hotel, le Colegio Cotopaxi, du nom du plus haut volcan de l´Equateur, nous accueille le vendredi 29 août 2008. Notre petite équipe de trois (Anne-Sophie, Nesrine et Anna) est reçue par le recteur qui, convaincu par le travail effectué l´an passé dans son lycée, nous accorde toute son attention. Cependant, baissant tout à coup la voix, il nous informe que deux des jeunes filles de Sexto curso (équivalent de la Terminale) sont enceintes, et nous demande d´éviter de les stigmatiser au cours de notre intervention...
Intervention en zone rurale, La Esperanza, Manabi.
Pour se rendre à “La Esperanza”, Laureline et Nesrine doivent prendre une « ranchera », un de ces bus colorés (cabine de camion assortie de bancs en bois)qui dessert les zones rurales de la région sur lesquelles les tranports en commun "classiques" ne peuvent pas circuler. La Esperanza est une communauté située aux alentours d'El Carmen, dans le « campo » comme disent les locaux. Après une vingtaine de minutes de ranchera, nous arrivons chez Maura, membre de la fondation Santa Marta et c’est également chez elle que l’équipe des deux intervenantes passera la nuit. En effet, la « charla » ayant lieu en soirée pour permettre au maximum de gens d'y assister, il n’y a plus de possibilité de retour vers El Carmen après 19h...
Après avoir salué toute la famille de Maura dans leur maison sur pilotis au beau milieu des bananeraies, nous prenons le chemin de la maison communale où se tiendra notre atelier. Le lieu de l’intervention ressemble plus à une dalle de béton couverte d´un toit de tôle qu’à une salle conventionnelle de réunion, mais elle est équipée d’électricité et de chaises en nombre suffisant pour satisfaire tous les courageux venus nous écouter!
Au début le public n’est guère nombreux et avance timidemement vers le lieu d’intervention. Après un certain temps, nous décidons de commencer avec la quinzaine de personnes présentes. Laureline et Nesrine se présentent brièvement... et là une trentaine de personnes supplémentaires se joignent au groupe, des enfants, des adolescents, des femmes et des hommes. Nous interrompons donc l´intervention afin que chacun puisse prendre place et la « charla » peut enfin réllement débuter... le deuxième élan est le bon. Le public est globalement très réceptif mais ce sont surtout les femmes qui prennent la parole et posent des questions. Nous tentons de répondre aux doutes des femmes, notamment sur les risques éventuels d’avoir des relations sexuelles pendant les règles.
La charla se termine vers 22h et nous rentrons bien fatiguées nous coucher dans la maison de Maura qui nous offre le lit de son fils et la compagnie de ses copines à huit pattes, les araignés « géantes », qui font presque partie du décor.
Le lendemain matin, le réveil se fait au bruit des coqs et notre hôte nous prépare un bon petit déjeuner à base de tostada au fromage, café et « chifles » (bananes vertes frites)... rien de tel pour commencer une nouvelle journée de travail, qui sera encore bien remplie...!
Barrio Colonape, El Carmen, Manabi.
Mardi 26 août.
La camionnette suit quelques temps une route de bitume puis s´engouffre dans les bananeraies, sur un chemin de terre. La pluie ne dure pas et le paysage qui s´offre est superbe, pas une habitation, des bananiers à perte de vue. Au bout d´une heure de douleurs des fesses - la planche n´est pas ce qu´on fait de plus confortable - mais de plaisir des yeux, nous débouchons sur un petit village dont le nom est inscrit sur la façade de l´église: Colonape. Dans l´église justement, la messe bat son plein, on entend le curé déconstruire la théorie de l´évolution au profit de la création divine. C´est à la suite de ce sermon que se déroulera notre intervention. Il nous faudra donc patienter un peu, "Ya mismo termina la misa" nous disent-ils, ce qui signifie qu´elle se terminera dans un laps de temps indéterminé, pouvant aller de 10 minutes à plusieurs heures... A l´extérieur commence à s´amasser un groupe de jeunes hommes, ceux qui n´assistent pas à la liturgie, mais qui viendront cependant à notre atelier.
Paroquia 4 de Diciembre, El Carmen, Manabi.
Difficile de négocier le virage dans ces cas-là, en essayant de ne pas décourager les participants de poser des questions, tout en gardant le cap de la charla… Les questions fusent, et nous avons parfois l’impression d’être testées. Nous apportons les précisions demandées, larguant définitivement bien qu’à contrecœur la majorité des personnes présentes. L’organisateur de la charla nous informe que le temps presse, nous parvenons finalement à conclure, sans manquer de constater l’hémorragie parmi le public…
Cette intervention au déroulement inhabituel nous aura permis de constater à nouveau les grandes disparités de connaissances sur le sujet, et son caractère parfois polémique. Les mythes ont la vie dure, et ils circulent plus rapidement que les vérités !
Intervention sur SonoRadio, El Carmen, Manabi.
Enthousiasmé par la quinzaine de charlas réalisées auprès des élèves du collège Tecnico et de l'ensemble des professeurs, Jairo, professeur du collège et animateur d'une émission tous les soirs de 18h à 19h, a très gentillement invité Nathalia et Laureline à venir s'exprimer sur les ondes de Sono Radio.
C'est donc avec grand plaisir que nous dédierons ces émissions aux préservatifs masculins et féminins, à la pilule, ainsi au'à l'implant et au patch hormonaux, vantant les mérites de chacun, présentant les modes d'emploi et de fonctionnement et surtout, insistant sur la nécessité d'un contrôle médical régulier chez les futures utilisatrices.
Laureline Collet.
Barrio La Restrepo, El carmen, Manabi.
Colegio Americano, El Carmen, Manabi.
Professeurs comme étudiants nous reçoivent avec le sourire et bredouillent quelques mots de français, Bonjour, comment ça va?. La charla se déroule dans de très bonnes conditions; nous n´avons pas même de contrainte horaire: deux heures devraient nous suffire. Les élèves, assoiffés de savoir, demandent à voir le préservatif féminin et la T avant même la présentation des moyens les plus simples. Bien sûr, selon l´âge des jeunes, les explications de la pilule sont plus ou moins détaillées, et comme toujours nous répondons aux moult questions posées par l´assemblée. A la suite de la distribution des livrets explicatifs et des préservatifs, les élèves nous demandent, comme dans tous les collèges, un petit paquet bleu de plus, la ration de deux par personne ne semblant jamais être suffisante...On espère ne pas les retrouver par terre, transformés en ballons...