La Bramadora

Réveil aux aurores ce samedi matin (5h30!!) car nous ne devons sous aucun prétexte rater la ranchera qui nous emmènera vers Bramadora, à 1h45 del Carmen. Un chemin poussiéreux et cahotique serpentant entre les plantations de bananes succède rapidement, à notre grand regret, à la route asphaltée, et c'est grogies par les secousses que nous arrivons au centre de La Bramadora oú Cruz, notre contact, nous attend.





Elle nous conduit au premier collège où nous devons intervenir, et nous réalisons simultanément deux charlas avec l'ensemble des 120 élèves.



Les équatoriens n'ont normalement pas d'école le samedi matin, mais le cadre dans lequel nous intervenons cette fois est un peu particulier. Il s'agira, pour ce samedi matin, de deux académies "a distancia", qui rassemblent des élèves qui ne peuvent pas aller en cours tous les jours de la semaine. Les raisons de cette impossibilité sont nombreuses, mais dans cette province pauvre du pays (Manabi) et étant donné le peu d'axes de communication, l'éloignement du lieu d'enseignement et le manque de moyens financiers pour payer les déplacements quotidiens (lorsqu'il existe des transports) sont des raisons suffisantes pour ne suivre les cours que le samedi. De nombreux élèves travaillent d'ailleurs toute la semaine, et il leur serait bien impossible de suivre les cours car leur famille ne pourrait pas se passer des revenus complémentaires générés pas leur activité.


Les élèves ne sont pas tous des adolescents, certains viennent à l'école en compagnie de... leurs parents, toute la famille en uniforme d'écolier. Les groupes sont donc assez hétérogènes, les âges s'échelonnant de 12 à 45 ans!



Après une collation en compagnie de toute l'équipe pédagogique, nous enchaînons sur le deuxième collège à distance de la ville, le "Colegio Juan Pablo 2"...



C'est un collège fisco-missional, semi-privé donc, et religieux de surcroît. C'est assez rigolo d'intervenir dans un établissement ci-nomé, surtout lorsqu'on se souvient des positions de Jean-Paul à propos des contraceptifs en général, et du préservatif en particulier. Un petit groupe d'une cinquantaine d'élèves âgés de 15 à 35 ans a assisté de façon très passive à la charla, sous les regards pourtant rassurants du chef d'établissement et d'un professeur très au courant.




Nous avons eu la chance de pouvoir rentrer en camionette à El Carmen, ce qui nous a fait gagner beaucoup de temps, mais pas économisé quelques sueurs froides! En route vers une journée de repos bien méritée!