mercredi 29 août 2007

Communauté indigène de Chaupiloma

Jeudi 23 août.

Le rendez-vous est fixé à 17h, nous partons donc un peu avant 15h de Quito en prévision des 2h de bus qui nous emmènent vers le nord le long de la Cordillère, jusqu'à la communauté de Chaupiloma.

Nous nous étions souvent rendues dans cette région début juillet, oú vit à flanc de montagne une dizaine de communautés indigènes, ayant chacune leurs propres territoire et organisation (souvent une église et une garderie/salle communale). Depuis peu, des efforts de coordination sont faits entre les communautés, naissent des coopératives agricoles et de micro crédits qui leur permettent d’obtenir des prêts pour le développement des exploitations, et de constituer des stocks suffisants pour une commercialisation plus intéressante vers un milieu urbain.


Le bus nous abandonne sur la Panaméricaine, au pied de la montagne à grimper avant d’atteindre, une bonne demi-heure plus tard, la salle communale de Chaupiloma. Là, surprise, nous attendait déjà sagement assise la centaine de personnes qui constituait ce soir-là notre public. D’habitude, les interventions dans les communautés commencent au minimum 1h30 après l’heure initialement prévue, c’est bien sûr l’unique raison pour laquelle nous n’avons pas monté la côte en courrant ! Pour une fois, les retardataires, c’était nous... enfin presque, puisqu’à 17h30 restait encore à installer la télé et le lecteur de DVD, mais pas sa télécommande. Improvisation : un grand châle noir plié en 4 a permis de cacher l’écran le temps que défilent les 2 films précédant notre cher « De dónde vienen los niños », sans ça la déconcentration était assurée !


Nos impressions de la charla furent globalement positives. Principale remarque : les femmes de Chaupiloma paraissent moins introverties que dans les autres communautés où nous avons pu travailler. Au premier rang, quelques jeunes femmes nous ont semblé mieux informées sur le fonctionnement de leur corps que la grande majorité des indigènes. Ce sont elles qui répondaient à nos questions à chaque fois que le mutisme de l’auditoire devenait trop pesant.


La timidité est caractéristique de ces populations, sauf que d’habitude ce sont les hommes qui finissent par parler alors que les femmes se cachent le bas du visage derrière leur châle et sous leur chapeau… . Au centre, une poignée d’adolescentes toutes ouïes et les yeux pleins d’interrogations, avec lesquelles un échange de regard suffisait pour comprendre que c’est en s’approchant un peu que l’on pourra obtenir enfin, soufflé dans l’oreille, une question franche et directe. Comme quoi, de génération en génération, avec le temps va…



Après 2h de charla, voilà venue l’heure de redescendre la montagne non pas à cheval mais bien à pied, et de nuit cette fois. Une véritable expédition entre chiens montrant leurs crocs, cochons, veaux, vaches, couvées et cochons d’Inde, le tout imprégné de la forêt d’eucalyptus environnante, d’abord sur un chemin de terre puis jusqu’en bas par un joli sentier empierré. Malgré ce terrain propice aux foulures, nous sommes montées dans le bus saines et sauves, preuve que vos trois barbies campagne ne manquent pas de ressources !

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Vous touverez dans ce blog les récits des interventions d'éducation sexuelle, de prévention du Sida et des grossesses précoces réalisées en Equateur par prevenSud au cours de la mise en place d'un réseau d'éducation sexuelle.