lundi 16 juillet 2007

Communauté indigène de Loma Gorda

Mardi 10 juillet

Notre venue dans les communautés indigènes (qui représentent quasiment 25% de la population équatorienne) du canton Pedro Montcayo a donné lieu à une rencontre particulière. Lors du rendez-vous pris la semaine précédente avec Roberto, un des porte-paroles des 9 communautés indigènes de la région, nous avions senti la motivation et l'enthousiasme provoqué par l'idée de notre intervention. Nous nous sommes donc rendues en bus, puis en camionette dans la communauté de Loma Gorda, à 2h de route au Nord de Quito.

Nous avons d'abord effectué un arrêt dans la garderie de la communauté voisine où une cinquantaine d’enfants entre 3 et 8 ans est accueillie dans la journée. Il s’agit d’un projet de volontariat de Nuevos Horizontes qui a mis en place une coopérarive de cultures et de biens. Les petits enfants ou “wawakunas” en quechua (la langue des indigènes), un peu timides au début, nous ont vite sollicitées et nous ont offert des démonstrations d’acrobaties improvisées. Ils réclament juste attention et affection : souvent nés dans des familles pauvres, alcooliques et ou l'éducation n'est pas prioritaire, ces wawas ont toutes les chances de reproduire le schéma famillial imposé s’ils ne sortent pas de leur communauté.

Une fois leur travail dans les champs ou dans les plantations de fleurs des environs achevé, nous avons pu rencontrer les membres de la communauté Loma Gorda vers 17h. Les femmes arrivaient tranquillement, ouvrage d'aiguille à la main et bébé enrubanné dans un châle sur le dos, certaines accompagnées de leurs maris et de leurs enfants plus âgés. Une première partie de la communauté a assisté à la charla afin que les messages délivrés soient bien compris. Notre public fut constitué en tout de 20 hommes, 40 femmes et 10 jeunes.

A notre grande surprise, l’assemblée a été très à l’écoute et de nombreux rire éclataient dans l’assistance à l’énonciation des mots phares tels que "pénis, vagin, préservatifs"… Très vite, Mesias, le chef de la communauté, a remis de l’ordre parmi ses compañeros, s’écriant que nous étions là pour expliquer des choses intéresantes sur la sexualité et qu’il était inutile de rire ainsi car il fallait prendre au sérieux ce que nous disions.

Il est vrai que ces derniers n’ont pas l’habitude d’aborder ce type de sujet, largement tabou, surtout en public. Les femmes de manière générale assez introverties en présence de leurs maris, ont posé très peu de questions. Au moment du passage du préservatif dans l’assistance (action dont le but est de familiariser les gens avec les différents moyens de contraceptions) elles cherchaient même du regard leur mari afin d’obtenir leur accord pour pouvoir le toucher. A l’inverse, les hommes, surtout les plus jeunes, ont montré un intérêt tout particulier pour les contraceptifs, dans le but d'éviter une grossesse non désirée à leur partenaire.


Il est prévu que nous revenions faire d’autres interventions pour rencontrer l’autre partie de la communauté qui, visiblement satisfaite, nous a chaleureusement remerciées.

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Vous touverez dans ce blog les récits des interventions d'éducation sexuelle, de prévention du Sida et des grossesses précoces réalisées en Equateur par prevenSud au cours de la mise en place d'un réseau d'éducation sexuelle.