mercredi 11 juillet 2007

Pisuli - Plan Ecuasol

Dimanche 8 juillet

Nous sommes arrivées un peu avant 10h à Pisuli, quartier populaire au Nord de Quito, zone de “mauvaise réputation” où même certains taxis ne veulent pas monter. Les habitants de ce quatier se trouvent dans une situation de grande pauvreté, victimes d’un manque d’éducation et bien souvent touchés par l’alcoolisme.


L’intervention a eu lieu par l’intermédiaire du Plan Ecuasol qui assure le suivi scolaire d'une cinquantaine d'enfants du quartier, issus en majorité de familles mono-parentales (mères seules élevant jusqu'à 7 enfants).

Concernant la “charla”, il a là aussi fallu attendre que les familles arrivent (ah, l’heure équatorienne…!) bien que l’intervention aít été rendue obligatoire par les coordinateurs du Plan Ecuasol, moyennant un système de “multa” (amende de 5usd) pour les parents faisant faux bond. Mais la plupart ont peur de parler de sujets comme la sexualité, encore tabous. Finalement, 42 femmes, quelques adolescents et un seul homme ont constitué notre public. L’assemblée a été relativement attentive, sachant que les conditions d’intervention ne sont pas toujours évidentes : pas d’électricité, fenêtres cassées, beaucoup de bruit… entre les enfants qui pleurent, qui jouent, les chiens qui aboient, les vendeurs à la criée, le passage des voitures et des bus… Il faut parler fort et avoir le mot pour rire afin de capter l’attention de son auditoire. C’était la première intervention pour Lucie et Gwendoline: “j’avoue que le vocabulaire m’a parfois manqué mais il faut bien se lancer!”.


Ainsi, nous avons rencontré un couple (le seul homme de l’assemblée, venu avec sa femme!) qui, du fond de la salle, a posé beaucoup de questions sur les moyens de contraceptions. En effet, après 5 enfants (première grossesse à 16 ans, 2è à 18 ans… 5è à 25 ans), pas forcément désirés mais choyés et bien élevés dans la mesure de leurs moyens financiers, ils semblaient tout à fait concernés par la question de la limitation des naissances! Le couple semblait uni, chose rare aujourd’hui car de nombreuses femmes ou jeunes filles élèvent seules leurs enfants, face à la fuite/abandon de leur partenaire ou mari.


Nous avons bénéficié pour l'occasion de la participation de Matthieu, jeune médecin français en stage en Equateur. Il a expliqué plus en détails aux femmes présentes comment fonctionne la mise en place et le retrait d'un stérilet.


Nous avons remarqué quelques femmes déja présentes l’année précédente, et malheureusement, les révisions n’ont pas été inutiles! D’oú la primordialité de la formation de 2 personnes du quartier qui seront capables d’informer la population et d’effectuer régulièrement les révisions nécessaires. Ce mode de fonctionnement sera approprié au contexte social du quartier de Pisuli, oú s’entassent des familles venues de la campagne dans l’espoir d’une vie meilleure.

Ainsi, notre prochain passage à Pisuli sera destiné à former, au cours de plusieurs ateliers, un homme et une femme ayant montré de l’intérêt pour cette thématique.

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Vous touverez dans ce blog les récits des interventions d'éducation sexuelle, de prévention du Sida et des grossesses précoces réalisées en Equateur par prevenSud au cours de la mise en place d'un réseau d'éducation sexuelle.