vendredi 11 juin 2010

Ateliers à Pujili

Cette semaine la nouvelle stagiaire, Noémie, est partie à Pujili pour aider Camille, une autre stagiaire, à realiser des ateliers d'éducation sexuelle dans une école. Voici son récit!
Je suis arrivée a Pujili le samedi matin, car c'était la fête de Corpus Christi. J'ai donc passé le weekend à rencontrer les gens, visiter la ville, et à apprendre à danser la salsa ! Le lundi, retour aux choses sérieuses! Je suis venue pour aider Camille une française qui fait un stage dans l'école de Pujili. Elle a préparé des questionaires pour mesurer le niveau de connaissances des élèves.


Nous avons partagé les groupes d'élèves en deux, et pendant que certains jouaient dehors avec des animateurs français en stage également, nous nous lançons pour notre première intervention d'éducation sexuelle.








Les élèves ont entre 12 et 18 dans cette première classe, ils sont en Septimo, ce qui correspond à la sixième environ. Ils sont un peu timides et mal à l'aise au début, mais peu à peu ils se détendent. Nous faisons un tour de présentation de chacun: prénom, âge, et quelque chose qu'ils aiment faire après l'école. Ca a bien marché et la glace était rompue entre nous. Bien que certains professeurs aient essayé de rentrer dans la classe pour assister à notre intervention, nous les avons priés avec beaucoup de diplomatie de s'en aller. En effet, la présence d'un adulte, d'un professeur ou de quelqu'un de l'école les mettait mal à l'aise, et ils ne se livraient plus aussi facilement.

Nous avons commencé par une discussion sur l'amour et la sexualité, en fonctionnant par mots clefs que l'on notait au tableau. Puis nous avons demandé aux élèves d'écrire une phrase en utilisant le plus possible de ces mots, et de la lire à haute voix. Les résultat ont été très variés et étonnants. Si certains nous lisaient des phrases telles que "l'amour, c'est la confiance et le respect entre partenaires", d'autre abordaient le thème de l'abstinence avec des phrases telles que "Meme si un couple est amoureux, il ne faut pas qu'il ai de relations sexuelles avant le mariage". D'autres, plus pragmatiques nous ont lu que "le préservatif est la meilleure facon de se protéger des maladies et du cancer"! Du coup quand un élève se trompait, on le reprenait et on essayait de faire avec lui une phrase plus juste.

La deuxieme partie a été consacrée aué visionnage du film pédagogique sur la sexualité réalisé par l'association il y a quelques années: un jeune n'ose pas aller acheter des préservatif, mais il surmonte finalement sa peur, un couple demande conseil à un médecin pour choisir un moyen de contraception adapté... A la fin du film, nous avons discuté des thèmes abordés et j'ai demandé à un élève volontaire de venir montrer à la classe comment utiliser un préservatif. Nous avons fait cela pour le préservatif masculin et féminin, pour la pillule et le sterilet.

La fin de la séance a été consacrée à parler du SIDA et à lever les idées fausses. Tout le long de la séance nous avons répondu à de nombreuses questions de la part des élèves. Après deux heures et demi de concentration, nous les avons laisser partir en récréation, non sans leur rappeler que nous étions à leur disposition s'ils souhaitaient nous poser des questions de façon personnelle. Nous avons répété ce genre d'atelier avec 6 classes différentes, soit 150 élèves en trois jours!

Le groupe de professeurs et d'employés de l'école ont aussi demandé à ce que nous leur fassions un atelier. Avec une vingtaine d'adultes nous avons donc parlé de la sexualité et des moyens de contraceptions. Beaucoup étaient un peu contre nous, car ils pensaient que parler ouvertement de sexualité allait pousser les élèves à avoir des relations sexuelles. Sachant que plusieurs jeunes filles sont déjà maman dans l'école, nous leur avons répondu que notre devoir est simplement d'informer sur les moyens de contraception et sur les risques du SIDA, et non pas d'encourager les relations sexuelles!

Ils ont finalement bien compris le message, et se sont montrés rassurés. Plusieurs d'entre eux ont appris des choses qu'ils ne connaissaient pas, notamment sur le préservaif féminin (toujours difficile à se procurer en Equateur).

Bilan plus que positif pour tout le monde, et le corps enseignant nous a demandé si nous pouvions revenir une autre fois pour d'autres ateliers!

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Vous touverez dans ce blog les récits des interventions d'éducation sexuelle, de prévention du Sida et des grossesses précoces réalisées en Equateur par prevenSud au cours de la mise en place d'un réseau d'éducation sexuelle.